Francais
La roussette
paillée africaine (Eidolon helvum)
est la chauve-souris la plus répandue en Afrique, se trouvant souvent dans de
grandes aires de repos en zones urbaines où elle est fréquemment chassée. C’est
un important polinisateur et disséminateur de graines qui, par exemple, est un disséminateur
primaire des graines pour l’arbre Iroko (Milicia excelsa), espèce clé de voûte majeure pour
les gorilles et menacée par la surexploitation. Cependant, E. helvum est probablement mieux connu pour son rôle de
vecteur de maladies. Il a aussi été identifié comme réservoir pour des virus zoonotiques
potentiels tels que le virus Lagos bat et le virus de Ife.
Une nouvelle étude qui a portée sur la manière dont les chauve-souris favorisent
la transmission virale a analysé les échantillons de 12 pays africains (le
Gabon exclu), notamment les populations insulaires de Sao Tomé et Bioko (Peel
et al., 2013). Ils ont trouvé un brassage génétique entre les populations du
continent à une plus grande échelle géographique que chez n’importe lequel
autre mammifère, ce qui indique des grandes voies de migration. Cependant, les
populations insulaires étaient génétiquement distinctes. Ils ont aussi trouvé
les anticorps des henipavirus et du virus Lagos bat sur l’étendue de la zone
d’étude, suggérant que la persistance des virus dans les populations de
chauve-souris est régulée par des facteurs autres que la connectivité.
Alors qu’il n’y a aucune d’évidence que les henipavirus et le virus Lagos
bat se sont propagés aux humains ou aux animaux domestiques en Afrique, les
transmissions entre espèces ont eu lieu dans d’autres pays et peuvent être
fatales. Les conséquences pour la santé publique sont donc quelque peu inquiétantes.
Par ailleurs, la destruction et la perturbation des colonies sont considérées
comme les pires interventions possibles, étant donné que cela peut augmenter la
propagation virale et c’est donc très déconseillé dans l’intérêt de la santé
publique. Les personnes qui chassent les chauves-souris s’exposent elles-mêmes
au plus grand risque d’infection, puisque les virus se transmettent le plus
souvent par le sang et la salive.
Il est nécessaire de protéger et de gérer les grandes colonies urbaines,
dans l’intérêt combiné de la santé publique et pour préserver entièrement le
rôle que joue l’espèce dans l’écosystème. Malheureusement, il n’y a pas de
conservation active de Eidolon helvum en dehors des aires protégées.
English
The straw coloured fruit bat (Eidolon helvum) is Africa's most widespread bat, often found in large roosts in urban areas and frequently hunted. It is an important pollinator and seed disperser, for example it is the primary seed disperser for the African teak tree Milicia excelsa (Iroko) which is a major keystone species for gorillas and threatened from over-exploitation.
However,
E. helvum is probably better known for its role as a disease vector, as it has also been identified as a reservoir for potentially zoonotic viruses, such as Lagos bat virus and Ife virus.
A new study looking at how the bats faciliate viral transmission has analysed samples from 12 African countries (not Gabon), including island populations such as Sao Tome and Bioko (Peel et al., 2013). They found genetic mixing among mainland populations at a greater geographic scale than for any other mammal, which indicates long migration routes, but the island populations were genetically distinct. They also found antibodies to henipaviruses and Lagos bat viruses in all locations, which suggests that the persistance of viruses in bat populations is regulated by factors other than connectivity.
While there is no evidence that henipavirus and Lagos bat virus has spread to humans or domestic animals in Africa, cross species transmission has occurred in other countries, and can be fatal, so the public health implications are of some concern.
However, culling and colony disturbance is considered to be the worst possible intervention, as this can actually increase viral spread, and is strongly discouraged in the interests of public health. People who hunt bats put themselves at the highest risk of infection, as the viruses are most likely to be transmitted by blood and saliva.
There is a need to protect and manage large urban colonies, both in the interests of public health, and to protect the integral role the species plays in the ecosystem. Unfortunately there is no active conservation of
Eidolon helvum outside protected areas.
Reference
Peel AJ, Sargan DR, Baker KS, Hayman DTS, Barr JA, Crameri G, Suu-Ire R, Broder CC, Lembo T, Wang L-F, Fooks AR, Rossiter SJ, Wood JLN, Cunningham AA, 2013. Continent-wide panmixia of an African fruit bat facilitates transmission of potentially zoonotic viruses. Nat Commun 4.