Saturday, 28 February 2015

First lion seen in Gabon for 20 years

Francais
Les chercheurs de l’institut Max Planck qui étudient les chimpanzés dans le Parc National des Plateaux Batéké ont fait une découverte extraordinaire ce mois lorsque leurs pièges photographiques ont révélé un enregistrement vidéo d’un lion. Les lions avaient été antérieurement considérés comme éteints au Gabon, même si des empreintes avaient été trouvées en 2004, aucune observation n’avait été confirmée depuis 1995 lorsque le dernier individu connu avait été tué par fusil. La situation est similaire en République du Congo voisine, où les lions n’ont pas été vus depuis le milieu des années 1990. Même si l’enregistrement est seulement de quelques secondes, il montre clairement un lion mâle adulte en pleine forme. Cet enregistrement a été fait deux fois au même endroit sur une période de deux mois. Cela suggère une situation de résidence plutôt que l’animal se hasardant seulement par là. Des études supplémentaires sont nécessaires pour comprendre d’où il provenait et s’il y’a également des femelles dans la région. Les lions sont en danger critique d’extinction à travers toute l’Afrique de l’ouest et du centre. Alors, cette nouvelle suscite beaucoup d’espoir pour le futur du lion dans la région et cela met en lumière le rôle critique que la recherche scientifique joue pour soutenir les parcs nationaux dans cet effort. Les chercheurs de l’ONG Panthera se sont récemment engagés dans un suivi plus détaillé avec des pièges photographiques sur une plus large région.
Ces observations ont été faites dans le cadre du suivi biologique du Projet Protection des Gorilles dans le PN des Plateaux Batéké par le programme PanAf de l’Institut Max Planck pour l’Anthropologie Évolutive. Ce programme effectue une étude des chimpanzés sur la rive ouest de la rivière Mpassa.

 

A still from the camera-trap video taken in Plateaux Batéké NP. Credit: MPI-EVA Pan-Af Programme

English
Max Planck Institute researchers studying chimpanzees in the Plateaux Batéké NP made an extraordinary discovery this month when their camera traps revealed video footage of a lion. Lions had previously been considered extinct in Gabon, as although tracks were found in 2004 no sightings have been confirmed since 1995 when the last known individual was shot. The situation is similar in neighbouring Republic of Congo, where lions have not been seen since the mid-1990s. Although the footage is only a few seconds long, it clearly shows an adult male lion in good condition, and was captured twice in the same location within a 2 week period. This suggests residency rather than the animal just passing through. Further research is required to understand where he has come from and if any females are also in the area. Lions are critically endangered across the whole of west and central Africa, so this news raises great hopes for the future of the lion in the region, and highlights the critical role scientific research plays in supporting the national parks to secure this. Researchers from the NGO Panthera have recently stepped in to follow up with a more detailed camera-trap survey in a larger area.

These observations were made in the framework of the Projet Protection Gorille's biomonitoring programme in the Plateaux Batéké NP by the PanAf program of the Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology which is conducting a chimpanzee survey on the western side of the Mpassa river. 









Thursday, 26 February 2015

How Gabonese slaves brought botany to South America

Francais
Environ 11 millions d’africains ont été envoyés en Amérique du sud comme esclaves : entre 1658 et 1825, presque 300.000 personnes ont été envoyées au Suriname à partir de l’Afrique de l’ouest et centrale. Pour communiquer, ils ont créé une langue créole appelée Sranantongo et les langues africaines ont été graduellement oubliées. Certains esclaves se sont échappés et ont fui à l’intérieur des terres, formant leurs propres colonies marrons. Ces personnes devaient s’adapter à un environnement étranger et apprendre à reconnaitre les plantes locales était essentiel à leur survie. Aujourd’hui, environ 50.000 personnes marrons vivent au Suriname, avec leur propre langue et culture. Ce sont des célèbres guérisseurs traditionnels et marchands de plantes médicinales.
En comparant les similarités entre les noms des plantes locales utilisées dans les communautés afro-surinamiennes et en Afrique de l’ouest et du centre, les chercheurs ont retracé comment les esclaves au Suriname se sont adaptés à leur environnement local, démontrant une connaissance pratique remarquable en botanique (Van Andel et al., 2014).
Dans les plantations où les esclavages travaillaient, beaucoup de cultures et d’espèces d’herbes se retrouvaient aussi en Afrique. L’étude, publiée récemment dans PNAS, montre que plusieurs des cultures et des herbes que les africains reconnaissaient de leur origine avaient reçu des noms africains qui ont persisté jusqu’à aujourd’hui, notamment des cultures du nouveau monde telles que les arachides.
Cependant, dans la forêt, seulement 1% des espèces de plantes sont partagées entre les deux continents et l’on pense que les marrons africains ont dû étudier la nouvelle flore en essayant et en se trompant. Cependant, beaucoup de plantes sont apparentées botaniquement au niveau du genre ou de la famille ; l’étude montre que ces derniers étaient reconnaissables aux africains puisqu’ils leur ont donné des noms africains qui ont très peu changé au fil du temps. Les similitudes linguistiques entre les noms des africains modernes et ceux des afro-surinamiens reflètent le lien taxonomique entre les espèces de plantes dans plusieurs cas, montrant le niveau avancé de connaissance botanique qu’ils avaient. Une proportion remarquablement très élevée de ces noms sont d’origine gabonaise. Par exemple, le mot Bapunu pour Ficus thonningii est 'katu', et le nom afro-surinamien pour Ficus thonningii est 'nkatu'. Certaines espèces néo-tropicales ont été nommées d’après des localités et des peuples africains ; notamment 'le tabac Makokou', 'les graines Loango' et 'les Massango amers'. Dans d’autres cas, les noms africains ont été inventés pour d’autres nouvelles espèces du nouveau monde, tels que 'azau zapato' pour Psychotria ulviformis, qui renvoie à deux noms gabonais 'ndzawu' (éléphant) et 'sapatu' (chaussure).

De façon générale, l’étude a révélé que les plus grandes ressemblances des noms de plantes afro-surinamiennes se retrouvaient en Angola et au Gabon, où beaucoup des esclaves avaient été achetés.

English
Around 11 million Africans were sent to South America as slaves: between 1658 and 1825, almost 300,000 people were sent to Suriname from West and Central Africa. To communicate they formed a creole language called Sranantongo and the original African languages were gradually forgotten. Some slaves escaped and fled into the interior, forming their own Maroon colonies. These people had to adapt to an alien environment, and learning to recognize the local plants was essential to their survival. Today around 50,000 Maroon people live in Suriname, with their own languages and culture. They are renowned traditional healers and traders of herbal medicine.
By comparing the similarity between local plant names used today in Afro-Suriname communities and in West and Central Africa, researchers have traced how slaves in Suriname adapted to their local environment, demonstrating a remarkably skilled knowledge of botany (Van Andel et al., 2014).
In the plantations where the slaves worked, many crop and weed species were also found in Africa. The study, published recently in PNAS, shows that many of the crops and weeds that Africans recognized from home were given African names that have persisted today, including new world crops such as peanuts.
However, in the forest only 1% plant species are shared between the two continents and it is thought that the African Maroons had to learn the new flora by trial and error. However, many plants are botanically related at genus or family level; the study shows that these were recognizable to the Africans as they were given African names that have changed very little over time. The linguistic similitude between the modern African and Afro-Suriname names reflects the taxonomic relatedness between the plant species in many cases, showing the accomplished level of botanical knowledge they possessed. A notably high proportion of these names are of Gabonese origin. For example, the Bapunu word for Ficus thonningii is 'katu', and the Afro-Surinamese name for Ficus today is 'nkatu'. Some neotropical species were named after African places or people; these include 'Makoko tobacco', 'Loango seeds' and 'Masango bitters'. In other cases, African names were invented for other new world species, such as 'azau zapato' for Psychotria ulviformis, which stems from two Gabonese names 'ndzawu' (elephant) and 'sapatu' (shoe).
Overall the study revealed that the greatest resemblance of Afro-Surinamese plant names were found in Angola and Gabon, where many of the slaves were purchased.

Reference
Van Andel, T.R., van ‘t Klooster, C.I.E.A., Quiroz, D., Towns, A.M., Ruysschaert, S., van den Berg, M., 2014. Local plant names reveal that enslaved Africans recognized substantial parts of the New World flora. Proceedings of the National Academy of Sciences 111, E5346–E5353.

Wednesday, 25 February 2015

Breadfruit is a shared meal for Moukalaba-Doudou gorillas

Francais
L’arbre à pain africain, Treculia africana, est une source de nourriture populaire dans les pays africains. Il est souvent consommé comme une alternative au riz ou à l’igname. L’affection qu’ont les gens pour ce fruit large et spongieux est partagée par beaucoup de mammifères forestiers tels que les grands singes et les gorilles.
 
Dans le PN de Moukala-Doudou, les chercheurs de l’université de Kyoto ont découvert que les gorilles partagent ce fruit entre eux lorsqu’il devient disponible ; ceci est inhabituel puisque le partage des fruits chez les gorilles – et le partage de la nourriture entre gorilles adultes – n’avait jamais été reporté auparavant, certainement à cause de la difficulté d’observer les comportements d’alimentation dans les habitats forestiers. Avec la taille d’un ballon de football, un seul fruit peut attirer plusieurs membres d’un groupe lorsqu’il tombe d’un arbre. Au lieu de monopoliser le récolte, tout au contraire, les « propriétaires » du fruit ont gentiment permis aux autres individus de partager le butin. Même s’ils n’ont pas activement donné des morceaux de fruit à leurs congénères, ils ont « passivement » partagé en manifestant de la tolérance lorsque les autres individus se sont approchés de la nourriture.

English
The African Breadfruit, Treculia africana is a popular food in African countries often eaten as an alternative to rice or yam. People’s fondness for this large, spongy fruit is shared with many forest mammals including great apes and gorillas.

In Moukalaba-Doudou NP, researchers from Kyoto University have discovered that gorillas share this fruit around when it becomes available; this is unusual as fruit sharing by gorillas - and food sharing among adult gorillas- has not been reported before, possibly because of the difficulty in observing feeding behaviour in forested habitat. The size of a football, a single fruit can attract several members of a group when it drops from a tree. Instead of hogging the prize, however, the “owners” of the fruit happily allowed other individuals to share the spoils. Although they did not actively give pieces of fruit to their colleagues, they ‘passively’ shared by showing tolerance when other individuals approached the food.

Reference
Yamagiwa, Juichi, Keiko Tsubokawa, E. Inoue, and C. Ando. 2015. “Sharing Fruit of Treculia Africana among Western Gorillas in the Moukalaba-Doudou National Park , Gabon : Preliminary Report.” Primates 56: 3–10. 

New vesper bat species record for Gabon

Francais
Une équipe de spécialistes hollandais de chauve-souris a découvert une nouvelle espèce de chauve-souris au Gabon (Peereboom and van Lieshout, 2015). La chauve-souris insectivore Scotophilus nux a une répartition qui s’étend sur une bande en Afrique de l’ouest et du centre, depuis la Guinée jusqu’au Ghana, Cameroun, et à travers la République du Congo et le nord de la RDC à l’Ouganda et le Rwanda. Cependant, sa répartition est beaucoup plus large. La nouvelle étude confirmerait l’extension de son aire de répartition jusqu’au parc national de Loango dans le sud du Gabon. Les chercheurs ont pris en même temps des mesures à partir de chauves-souris capturées vivantes et des enregistrements des cris d’écholocation. Cependant, les mesures du crâne et des dents seraient également requises pour définitivement confirmer Scotophilus jusqu’à l’espèce. Ainsi, les résultats de l’équipe ont permis d’identifier leur spécimen comme étant Scotophilus cf. nux.

La même équipe avait auparavant identifié pour la première fois une autre espèce de chauve-souris vespertilionidés au Gabon (Peereboom et al. 2012).




Scotophilus cf. nux. from Loango NP, Gabon. Source: Peereboom and van Lieshout, 2015

English
A team of Dutch bat specialists have discovered a new vesper bat species record for Gabon (Peereboom and van Lieshout, 2015).  The insectivorous nut-colored yellow bat Scotophilus nux is known to occur in a band across west and central Africa, from Guinea to Ghana, Cameroon, and through Congo and northern DRC to Uganda and Rwanda, but is believed to be more widespread. The new study would confirm its range extension to Loango NP in the south of Gabon. The researchers took measurements from live-caught bats as well as recording echolocation calls. However skull and dental measurements would also be required to decisively confirm Scotophilus to species level. As a result, the team identified their individual as Scotophilus cf. nux.
The same authors have previously identified the first record for another species of vesper bat in Gabon (Peereboom et al. 2012).

References
Peereboom, D, and van Lieshout, S. 2015. “Possible First Record and Echolocation Call of Scotophilus cf. nux Thomas, 1904 from Gabon.” African Bat Conservation News 37: 5–8.


Peereboom D, van Lieshout S, Jeffery KJ, Bergmans W (2012) First record and echolocation call of Glauconycteris argentata (Dobson, 1875) from Gabon. African Bat Conservation News 27: 3–5.

Wednesday, 18 February 2015

New plant genus from Monts de Cristal is dedicated to David Attenborough

Francais
L’année passée, un groupe international de chercheurs du Gabon, Cameroun, et de France a découvert une nouvelle espèce d’Annonaceae – ou pomme cannelle - le long d’une route dans le secteur de Mbé du parc national des Monts de Cristal. La structure de la fleur de ce petit arbre était tellement inhabituelle qu’un nouveau genre a été créé pour s’y accommoder ; il a été nommé Sirdavidia en honneur à David Attenborough et l’espèce solannona à cause de la forte ressemblance aux « nightshade » ou famille des Solanaceae. Selon les auteurs, cette plante est exceptionnelle à plusieurs égards. La découverte d’un genre inconnu de plante près d’une route principale dans une zone très étudiée botaniquement était surprenante. Cela illustre la richesse potentielle de biodiversité non encore décrite cachée dans les forêts gabonaises. Alors que cette nouvelle espèce est endémique au Gabon – retrouvée jusqu’à ce jour seulement dans les Monts de Cristal et l’Ivindo -, les analyses moléculaires ont révélé que l’espèce la plus proche se trouve à 3000 km en Tanzanie. De plus, la structure de la fleur a poussé les auteurs à croire à une pollinisation vibratile (ou par sonication) ; un type de pollinisation spéciale qui emmène les abeilles à vibrer afin de relâcher le pollen. S’ils ont raison, ce serait le premier exemple de pollinisation vibratile dans la sous classe entière Magnoliidae des plantes à fleurs, qui comprend environ 10000 espèces dans le monde.



                                 Sirdavidia solannona (source: Couvreur et al. 2015, PhytoKeys 46: 1–19)

English
Last year, an international team of researchers from Gabon, Cameroon and France discovered a new species of Annonaceae -or custard-apple- along a roadside in the Mbé sector oMont de Cristal National Park. The flower structure of this small tree was so unusual that a new genus was created to accommodate it; it was named Sirdavidia in honour of David Attenborough and the species solannona as it bears a close resemblance to the nightshade or Solanaceae family. According to the authors, this plant is exceptional in several ways. The discovery of an unknown genus of plant near a main road in a botanically well-studied area was surprising, and illustrates the potential wealth of undescribed biodiversity still hidden in Gabon's forests. Although this new species is endemic to Gabon- found so far only in Monts de Cristal and Ivindo-  molecular analyses revealed its closest relative is found 3000 km away in Tanzania.  Additionally, the flower structure lends the authors to believe it is 'buzz-pollinated'; a special kind of pollination that involves bees vibrating in order to release pollen. If they are right, this would be the first example of buzz-pollination in the entire Magnoliidae subclass of flowering plants, which covers around 10,000 species worldwide.

Also see these media articles:A rare new plant inspires the first genus named after Sir David Attenborough
New Genus of Flowering Plants Discovered in Gabon, Named after Sir David Attenborough
Plant genus named after Sir David Attenborough

Reference (download pdf at this link)


Couvreur, T.L.P., Niangadouma, R., Sonké, B., Sauquet, H., 2015. Sirdavidia, an extraordinary new genus of Annonaceae from Gabon. PhytoKeys 46, 1–19.

Thursday, 5 February 2015

New Regional Action Plan for Gorillas and Chimpanzees available

Francais
Un atelier sur la planification de la conservation qui s’est tenu à Brazzaville en 2013 a rassemblé des autorités en charge de la faune sauvage, des scientifiques, des ONG, des experts de la santé de la faune sauvage, des représentants des industries et des donateurs pour évaluer les besoins de conservation des grands singes pour les dix prochaines années sur l’étendue des pays de l’Afrique centrale de l’ouest. S’appuyant sur des plans d’actions antérieurs publiés en 2005, des nouveaux jeux de données sur la densité des populations de grands singes et leur distribution ont été utilisés pour orienter le processus de planification.

Le produit de ce travail est un nouveau plan d’action régionale qui a pour objectif de servir de guide pour les gouvernements de cette région, les donateurs et les organisations de conservation dans la planification de la conservation des grands singes. Les documents sont téléchargeables en français et en anglais à partir des liens ci-dessous :


English
A conservation planning workshop held in Brazzaville in 2013 brought together wildlife authorities, scientists, NGO's, wildlife health experts, industry representatives and donors to assess the needs for great ape conservation for the next 10 years in six Western Central African range states. Building on the previous action plan published in 2005, newly analysed data-sets on great ape population density and distribution were used to guide the planning process.
The product of this work is a new regional action plan that aims to serve as a guide for range-state governments, donors and conservation organisations for great ape conservation planning. The documents can be downloaded in French and English at the following links:

Regional Action Plan for the Conservation of Western Lowland Gorillas and Central Chimpanzees 2015–2025

Reference
IUCN (2014). Regional Action Plan for the Conservation of Western Lowland Gorillas and Central Chimpanzees 2015–2025. Gland, Switzerland: IUCN SSC Primate Specialist Group. 54 pp.

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